Chroniques

par gérard corneloup

After life | Après la vie
opéra de Michel Van der Aa

Opéra national de Lyon
- 18 mars 2010
à Lyon, création française d'After life, un opéra de Van der Aa
© hans van den bogaard

Que se passe-t-il lors du passage de la vie à la mort ?
Le problème titille poètes et philosophes depuis la nuit des temps. Après bien d’autres, le Hollandais Michel Van der Aa (né en 1970), « compositeur à multiples facettes » comme le signale en toute simplicité le programme, dont « le talent le plus frappant réside dans sa forte imagination théâtrale » (sic), y est allé de sa version, écrivant non seulement la musique mais également le livret, réalisant la mise en scène et ne craignant pas d’affirmer, toujours dans le programme et toujours en toute simplicité : « je peux réfléchir simultanément au texte, à la musique, à la vidéo et à la mise en scène ».

Après l’écoute et la vue de son opéra – inspiré du film éponyme du réalisateur Hirokazu Kore-Eda (1998), puis créé à Amsterdam (2006) –, longueurs comprises, force est de constater que cette assertion généraliste n’est point entièrement réalisée ici. Loin de là. Tous ces morts qui vont et viennent interminablement dans une sorte d’endroit intermédiaire tenant du débarras et du salon d’attente, ont du mal à nous intéresser à leur problèmes post-mortem, tous comme les gardiens, effectuant le tri des arrivants, à leurs problèmes pré-mortem.

La musique suit son petit bonhomme de chemin, débité par un orchestre curieusement installé dans les hauteurs – Orchestre Asko|Schönberg dirigé par Otto Tausk. Les voix sont plutôt bien traitées, mais la distribution réunie n’a vraiment rien d’exceptionnelle, sauf l’excellent Aiden de Roderick Williams, en charge de guider les défunts.

Finalement, ce sont encore les (longues) séquences vidéo qui sont les plus réussies, les plus sincères, les plus originales et les plus motivées, formant la composante (partiellement) salvatrice du spectacle et dont la maîtrise technique est due à Peter Wilms.

GC