Chroniques

par marion saludas

Maurice Jarre
Notre-Dame de Paris

1 DVD TDK (2006)
DVWW-BLNOT
La version de Roland Petit filmée en 1996

Crée en 1965 à l'Opéra national de Paris, ce ballet n'a cessé d'être revisité depuis. La version de Roland Petit filmée en 1996 fait figure de monument dans le répertoire classique français. On y retrouve Isabelle Guerin (Esméralda), Nicolas Le Riche (Quasimodo), Laurent Hilaire (Frollo) et Manuel Legris (Phoebus), dans des costumes flamboyants signésYves-Saint-Laurent.

Dans le premier acte, bourgeois et passants sont rassemblés pour célébrer La fête des fous, c'est-à-dire désigner celui qui rivalisera le mieux en grimaces et pitreries. Apparaît soudain Quasimodo, boiteux et bossu. À sa vue, la foule marque un temps d'arrêt. Elle le proclame cependant Pape des fous et s'organise en cortège. Mais Frollo, l'archidiacre de Notre-Dame, fait son entrée en rappelant qu'il faut prier. Quasimodo vient alors se coucher à ses pieds. Enfant abandonné, il a été recueilli par le prêtre qui l'a élevé et en a fait le sonneur de la cathédrale. Sous cette apparence froide, Frollo reste tourmenté par le tambour d'une certaine Esméralda qu'il a croisé en train de danser sur le parvis de Notre Dame. Fou de désir, le prêtre demande à Quasimodo de l'enlever et de la lui ramener. Grâce au capitaine Phoebus, Esméralda finit par s'échapper. Elle offre ensuite à boire à Quasimodo, laissé pour compte par les badauds. Phoebus entraîne alors la bohémienne dans une taverne. Mais les amoureux sont surpris par Frollo. Fou de rage, ce dernier poignarde le capitaine tandis que la belle désemparée est menée devant les juges. Elle doit être pendue. Quasimodo, qui se souvient de son geste, la libère et la conduit dans la cathédrale de façon à ce qu'elle soit en sécurité. À l’Acte II, il est aux aguets, tandis qu’Esméralda lui témoigne toute sa reconnaissance. Alors qu'il s'éloigne, Frollo essaie d'embrasser la jeune femme qui le repousse avec dégoût. Emporté par son délire, l'homme la frappe. Les soldats assaillent la cathédrale, Quasimodo tente de les arrêter mais en vain. Le bourreau accomplit sa besogne tandis que Quasimodo emporte avec lui les dépouilles de celle qu'il aima.

Roland Petit reprend les moments forts du roman de Victor Hugo et articule sa chorégraphie autour des quatre personnages principaux. Le corps de ballet crée, quant à lui, l'animation dans chacun des lieux : vêtus de rouge ou coiffé de perruques blondes, les danseurs vont et viennent dans la Cour des Miracles puis dans la taverne.

Isabelle Guérin danse parfaitement le rôle d'Esméralda ; son jeu est juste et particulièrement émouvant, sa danse impeccable et sans faille. À elle seule, elle tient les spectateurs en haleine. Nicolas Le Riche semble avoir bien rodé le rôle de Quasimodo ; de fait, il rend son personnage très expressif. Manuel Legris réussit également à s'imposer parmi ses compères grâce à une danse fluide, aérienne, et sans bavures. Laurent Hilaire dégage aussi beaucoup d'expressivité ; ses gestes sont maîtrisés. Cette distribution riche en couleurs et de haute volée est dirigée par David Garforth qui rend un bel hommage à la partition flamboyante de Maurice Jarre.

MS