Chroniques

par anne bluet

Olivier Cullin
Laborintus – Essais sur la musique au Moyen Âge

Fayard (2004) 196 pages
ISBN 2-213-61872-0
Laborintus – Essais sur la musique au Moyen Âge

Agrégé d’éducation musicale, professeur de musicologie médiévale à l’université de Tours depuis 1997, chercheur au Centre d'Études Supérieures de Civilisation Médiévale (CESCM) et directeur de l’équipe « Musicologie médiévale » depuis 2003, Olivier Cullin a collaboré à la préparation de l’exposition Moyen Âge, entre ordre et désordre, présentée à la Cité de la musique de Paris cette année, et travaille également sur la poétique de la musique en cernant les modes d’élaboration liant oralité, rhétorique et mémoire.

À tout lecteur qui souhaiterait approfondir ses connaissances des procédés utilisés par les musiciens du Moyen Âge, il conviendra de préciser que cet ouvrage se garde de proposer la moindre information à ce propos, semblant partir du principe qu'ils sont connus au préalable, et donc s'adresser à un public plutôt initié en la matière. Laborintus s'interroge sur la notation, sur sa nécessité ou non à une époque donnée, ou encore sur la relation impossible entre le signe et la transmission orale.

Ayant déjà participé à la publication d’un Guide de la musique du Moyen Âge, sous la direction de Françoise Ferrand (Fayard 1999), puis publié Brève histoire de la musique au Moyen Âge (Fayard, 2002), l’auteur nous emmène dans une vaste exploration de la mémoire, touche des problèmes ayant trait à l'histoire de l'interprétation. Il aborde les fastes du mécénat des papes d'Avignon d'une façon particulièrement documentée, livrant les textes latins à notre propre jugement.

Toutefois, dès qu'il s'éloigne des faits, son approche de certaines questions demeure relativement nébuleuse, et parvient difficilement à nous entraîner dans une passion qui, le plus souvent, se traduit par une rhétorique diablement abstraite.

AB