Chroniques

par laurent bergnach

Víctor Rasgado
El conejo y el coyote | Le lapin et le coyote

1 CD Quindecim (2003)
QP 085
Víctor Rasgado | El conejo y el coyote

Né en 1959, Víctor Rasgado a étudié le piano et la composition au Mexique (École Nationale de Musique, Centre de recherches et d'Études Musicales Tlamatinime) avant d'approfondir ses connaissances en Europe, et plus particulièrement en Angleterre (Royal School of Music) et en Italie (Conservatoire Verdi de Milan, Académie Chigiana de Sienne, etc.). Ses principaux maîtres ont été María Antonieta Lozano et – comme pour Juan Trigos qui dirige ici la Camerata de las Américas – Franco Donatoni. Lauréat de plusieurs concours internationaux – son opéra Anacleto Morones fut récompensé en 1994 –, il est actuellement à la tête de son propre atelier de composition, au Centre de Recherche et d'Études Musicales de la ville de Mexico.

El Conejo y el Coyote, son opéra de chambre pour enfant achevé en 1999, a été présenté pour la première fois à l'occasion du XXIIIe Forum International de Musique Nouvelle « Manuel Enríquez », fruit d'une commande de la Coordinación Nacional de Música y Opera. Un des responsables de celle-ci vante les qualités du compositeur, et principalement « la virtuosité de son écriture orchestrale, l'agencement imaginatif des timbres sonores ainsi qu'une impeccable facture technique ». Il suffit d'entendre les premières minutes de cette œuvre en un acte pour être convaincus, nous aussi, de son art d'installer un climat sensuel et envoûtant.

Conte traditionnel de l'État d'Oaxaca – issu de la culture zapotèque –, l'histoire recense différents tours que le lapin joue au coyote, finissant par expliquer pourquoi ce dernier hurle au ciel durant la nuit. Trois chanteurs à la voix saine, ronde et chaude incarnent les personnages : Lourdes Ambriz, soprano aux aigus agiles, Benito Navarro Piedra, baryton corsé et José Guadalupe Reyes, ténor brillant dans le rôle du paysan. Si Ari Brickman narre les différentes actions des personnages, ceux-ci interviennent directement, mais dans un langage imaginaire, à travers des exclamations, des articulations, des glissandi, des hoquets, etc. De quoi intéresser un public plus large que celui évoqué plus haut.

LB