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Dietrich Buxtehude (v.1637-1707) fut organiste de la Marienkirche de Lübeck de l'âge de 31 jusqu'à sa mort, quelques quarante années plus tard. Créateur fécond (arias, oratorios, œuvres de chambre, pour clavecin, etc.), sa réputation s'étendit de plus en plus. L'entendre et le rencontrer fut pour Johann Sebastian Bach une expérience quasiment initiatique ; il tira des leçons de l'art de ce maître, comme allier polyphonie et expressivité lors de la construction d'un morceau.

Comme beaucoup de musiciens d'Allemagne du Nord de la fin du XVIIe, Buxtehude affectionne le stylus phantasticus (traits virtuoses, ruptures...) mais aussi le praeludium et le chant choral. De ce dernier, on trouve nombre d'exemples sur le présent disque qui propose une douzaine de pièces variées – Choral en sol majeur BuxWV.197 « In dulci jubilo », Passacaille en ré mineur BuxWV.161, Cantate BuxWV.72 « Mein Gemut erfreuet sich », Fugue en si bémol majeur BuxWV.176, Prélude chorale en sol majeur BuxWV.189 « Gelobet seist du, Jesu Christ », etc.

Les voix de la soprano Christel Boiron, de la basse Wolf Matthias Friedrich et du contre-ténor Jürgen Banholzer sont présentes, mises en avant sans excès : un bel équilibre a été trouvé entre chanteurs et instrumentiste, et l'émotion est au rendez-vous.

C'est Francis Jacob qui joue ici, sur l'orgue Bernard Aubertin de l'Église Saint-Martin de Vertus, à la sonorité nordique. Élève successif de Sylvain Ciaravolo, André Stricker ou Jean Boyer, il a remporté notamment le premier prix du concours international d'orgue de Bruges. Depuis des années maintenant, il enseigne à son tour et continue de s'intéresser au clavecin, à la facture instrumentale, ou encore à la pratique de la musique d'ensemble (Le Parlement de Musique, Ricercar, etc.). Dans le cadre du festival Jeux d'Orgues en Yvelines, on pourra l’entendre le 30 novembre prochain, en l'Église Saint-Germain-de-Paris, à Andrésy.

RT