Chroniques

par samuel moreau

Georg Friedrich Händel
Judas Maccabaeus

2 SACD ORF (2008)
478
Georg Friedrich Händel | Judas Maccabaeus

Comme avant elle Le Messie et Samson (1741), Judas Maccabaeus est une œuvre vocale qui remporte un succès régulier auprès du public, depuis sa création le 1er avril 1747. Écrit en juillet et août de l'année précédente, d'une conception artistique assez simple mais d'une grande portée universelle, cet oratorio signe le début d'une collaboration entre Händel et le révérend Thomas Morell, professeur au King’s College de Cambridge, qui écrivit ensuite les livrets de Joshua, Alexander Balus (1747), The Choice of Hercules (1750) et Jephta (1751). Ainsi que l'écrit Jonathan Keates dans la biographie traduite chez Fayard :

« Haendel et lui s'entendaient apparemment fort bien. Pour le compositeur, cette collaboration fut sans doute plus facile que ses relations avec Jennens, qui l'obligeaient à plus de déférence. L'association entre Morell, plus souple, plus accommodant et moins vaniteux que son prédécesseur, et Haendel, impatient, péremptoire et exigeant n'est pas sans évoquer un autre duo librettiste-compositeur, à savoir Francesco Maria Piave et Giuseppe Verdi ».

Inspiré d'extraits du premier livre des Maccabées et des écrits de Flavius Josèphe (37-97), l'histoire est celle de la lutte menée par les Juifs contre Antiochos Epiphane de Syrie, avant que d'accepter la protection romaine. Les actions militaires servent d'arrière plan, tandis que le chœur livre toute une gamme d'émotions relative aux aléas des combats, de lamentations en célébrations.

Dans cet enregistrement de novembre 2006, réalisé en public au Wiener Konzerthaus, on apprécie, en premier lieu, l'équilibre des Wiener Singakademie accompagné des Altenburger Sängerknaben, et le duo formé par le mezzo Hermine Haselböck (homme israélite) et le soprano Cornelia Horak (femme israélite) – malgré les terminaisons peu stables de cette dernière. La basse Klemens Sander (Simon) possède une voix grave sans être caverneuse et un espace appréciable dans le phrasé. Daniel Johannsen incarne Judas avec souplesse mais une relative sécheresse. Günther Friedrich (Eupolemus) et Thomas Künne (Messager, Prêtre) sont d'honnêtes seconds rôles. Quant à lui, l'orchestre Barucco bénéficie de la lecture claire, nuancée et d'un entrain plein d'élégance de Heinz Ferlesch.

SM